Trois activités pour développer votre leadership

Montréal - 2021 | 08 | 11

Lorsqu’on pense à un grand leader, on imagine souvent une personne sage et expérimentée qui détient toutes les réponses. Toutefois, le leadership comprend bien plus que des connaissances et du vécu. Pour mener avec succès, vous devez inspirer les autres, communiquer avec clarté, favoriser le consensus, maintenir un haut niveau d’énergie, etc. Bref, vous devez manifester un vaste éventail de comportements de leaders au cœur de votre identité. Selon Caroline Ménard, présidente de Brio Conseils et fondatrice du projet The Transformation League, en tant que leaders, « c’est vraiment important qu’on soit toujours à notre meilleur, qu’on voie nos angles morts, donc on travaille beaucoup le savoir-faire, mais [aussi] beaucoup le savoir-être. » Afin de vous aider dans votre parcours d’amélioration continue, voici trois activités pour développer votre leadership.

1. Lire sur des solutions novatrices de gestion

 

Alors que de plus en plus d’entreprises abandonnent les hiérarchies traditionnelles pour adopter une approche plus concertée, la question de comment devenir un leader efficient est devenue un sujet de premier rang dans le monde des affaires. Par conséquent, des auteurs et des leaders d’opinion provenant de divers secteurs ont commencé à offrir des solutions scientifiques qui remettent vraiment en question notre vision de la gestion. Par exemple, Ménard recommande que vous lisiez Alive at Work: The Neuroscience of Helping Your People Love What They Do par Daniel M. Cable, professeur en Comportement des organisations à la London Business School.

 

Fondé sur la neuroscience, l’approche de Cable en matière de leadership observe que « la raison pour laquelle les gens sont malheureux au travail est biologique : en essayant de standardiser le travail et d’établir des critères précis pour mesurer le rendement, les organisations suppriment ce que les neuroscientifiques appellent nos “systèmes Recherche” […] la partie de notre cerveau qui recherche l’exploration et l’apprentissage. » Dans son livre, l’expert en sciences sociales offre le Leadership humble comme solution : « Afin d’encourager la curiosité et l’apprentissage à travers l’expérimentation, un leader peut débuter avec l’objectif humble de servir les autres et d’apprendre de ses employés. »

 

Pendant que vous lisez Alive at Work, Ménard vous invite à porter une attention particulière à trois concepts qui peuvent aider à activer les systèmes Recherche de votre main-d’œuvre :

 

  1. L’expression de nos forces uniques
  2. La possibilité d’apprendre et d’expérimenter
  3. Le sens (raison d’être)

 

« Comme leaders, comme gestionnaires dans les organisations, notre défi, ça devient d’arriver à stimuler cette zone du cerveau pour permettre à nos employés d’être mobilisés, » explique Ménard. « On sait qu’il y a une étude Gallup qui démontre qu’on peut vraiment corréler la mobilisation à la performance, à la qualité du service qu’on offre à nos clients, au résultat financier, à la réduction de l’absentéisme. »

2. Découvrir et célébrer ses points forts

 

La connaissance de soi constitue une partie essentielle du développement du leadership. Toutefois, lorsqu’on pense à la maxime socratique, « Connais-toi toi-même », on a tendance à se concentrer sur ses limitations et sur les parties de soi que l’on voudrait améliorer, ce qui peut démotiver les gens. Ménard nous recommande à la place de porter attention à nos forces. « Un poisson ne sait pas qu’il est mouillé, » remarque-t-elle.  « On a tous des forces, et on ne les connaît pas nécessairement. On prend pour acquis nos qualités. Moi, par exemple, je suis quelqu’un qui organise. Je prends un peu pour acquis que tout le monde est comme moi. On a chacun notre zone de force. »

 

Afin de vous aider dans ce processus, Ménard vous invite à essayer l’exercice RBSE (Reflected Best Self Exercise) développé par le Center for Positive Organizations du Michigan Ross School for Business. Cette activité de rétroaction comprend quatre étapes :

 

  1. Demander à 10 à 20 personnes que l’on connaît (amis, membres de la famille, collègues, superviseurs, etc.) de faire part de trois anecdotes dans lesquelles on était à son meilleur.
  2. Analyser leurs réponses en récoltant tout motif ou sujet récurrent.
  3. Composer un autoportrait fondé sur cette analyse.
  4. Apporter des changements au travail afin de miser sur ses forces.

 

Elle-même une leader réputée, Ménard trouve l’exercice RBSE très enrichissant. « D’abord, c’est un cadeau extraordinaire à se faire parce qu’il y a des choses qui ressortent de là qui sont vraiment des petits bijoux, des choses qu’on a oubliées. Mais on voit que, que ce soit dans la vie personnelle ou au travail, nos forces sont les mêmes, » explique-t-elle. « Donc, [c’est] un exercice d’une grande, grande puissance que je recommande d’intégrer soit dans sa vie personnelle ou dans les organisations. »

3. Étudier les leaders que l’on admire

 

Le monde est rempli de bons exemples de leadership efficient. En ce qui concerne la communication d’une vision riche en sens, Ménard nomme diverses entreprises de partout dans le monde : « On peut penser à Ben & Jerry’s, à Patagonia aux États-Unis. On peut penser au Québec aux entreprises [comme] Prana, Cascades, Énergir […] En France, on peut penser à Bonduelle, à Danone. Donc, il y en a plein de beaux exemples pour s’inspirer. »

 

Notamment, Ménard croit que l’on pourrait tous apprendre du chef italien Massimo Bottura et de son style de gestion novateur, qui a rendu Osteria Francescana l’un des restaurants les plus réputés au monde, en tête de la liste des « 50 meilleurs restaurants au monde » de William Reed en 2016 et en 2018. « On pourrait s’imaginer qu’un chef, c’est rigide, que tout le monde doit rentrer dans les rangs. On a tous vu dans les films ou dans la réalité : on est plus dans un système qui laisse très peu de liberté, » dit-elle. « Et bien, ce chef-là, son succès, il l’explique beaucoup par toute la latitude qu’il donne aux gens; […] la place que chacun a, que ce soit le petit nouveau qui vient de rentrer ou le plus ancien, pour s’exprimer; et les responsabilités qu’il donne à chacun, justement en fonction de leurs forces. »

 

En effet, le restaurateur incarne le concept du Leader humble de Cable et suit les trois principes susdits pour activer le système Recherche du cerveau. Non seulement les cuisiniers ont-ils l’occasion d’exprimer leurs forces individuelles; Bottura s’assure de promouvoir la croissance et l’expérimentation en leur lançant des défis créatifs comme inventer un plat inspiré de la chanson « Walk on the Wild Side » de Lou Reed. Pour ce qui en est du sens, il suffit de lire l’énoncé de mission de son organisme à but non lucratif Food for Soul: « En permettant la transformation des gens, des endroits, et de la nourriture, nous créons une culture fondée sur les valeurs qui renforcera la résilience des communautés, qui offrira des circonstances favorables à la mobilité sociale et économique, et qui bâtira des réseaux alimentaires plus sains et équitables. »

Le leadership à travers la croissance

 

Étant donné notre monde des affaires en constante évolution, les leaders sont aujourd’hui responsables de rester au fait des derniers changements et progrès dans leur industrie. Par conséquent, un grand leader ne cesse jamais d’apprendre et d’évoluer en tant que personne. Ce principe vaut dans tous les contextes professionnels, mais surtout dans les encadrements agiles, où il est essentiel de garder un esprit flexible. « Quand on parle d’agilité, souvent on parle de la méthodologie, et on oublie la posture de leadership […] en lien avec cette pensée agile. » Heureusement, compte tenu de toutes les ressources disponibles, il n’y a jamais eu un meilleur temps pour se perfectionner en tant que leader !

 

Pour écouter l’entrevue intégrale avec Caroline Ménard, inscrivez-vous au balado Le Potentiel des gens avec Amanda.

Écrit par
Dimitri Ly