Il nous est arrivé à tous de passer devant une caisse automatique à l’épicerie et de nous dire « cela a dû remplacer une pauvre caissière ». Et pourquoi ne le feriez-vous pas? La peur de voir la technologie s’emparer des emplois humains ordinaires nous prend à la gorge depuis que les films d’invasions de robots et de science-fiction de l’ère dystopique sont sortis sur les écrans. Depuis lors, nous, les humains ordinaires, avons commencé à adopter cette nouvelle mentalité dans laquelle nous pensons que nos emplois et nos moyens de subsistance sont en jeu. Mais dans quelle mesure cette nouvelle perspective est-elle réaliste? Mohannad El-Barachi, cofondateur et PDG de Wrk, une plateforme numérique qui s’efforce d’amplifier le pouvoir des bots et des API à notre avantage, veut changer cette perspective. Immigré d’Égypte, El-Barachi est un entrepreneur technologique et un stratège d’affaires à Montréal et qui veut que nous sachions un secret: l’ère dystopique des robots capables d’effectuer une chirurgie à cœur ouvert en solo ou de juger une affaire judiciaire simplement en étant connectés au Wi-Fi ? Ça n’arrivera pas.
Au cours de sa carrière, M. El-Barachi a fait une découverte qui l’a surpris. En tant qu’êtres humains, nous n’atteignons pas notre plein potentiel, même en ayant accès à une technologie spectaculaire. « Il y a encore beaucoup de tâches que nous effectuons qui sont, franchement, très répétitives et banales et qui peuvent et doivent être automatisées d’une manière ou d’une autre, si possible, » explique-t-il alors que sa fille, curieuse (et affamée), se fraye un chemin dans la prise de vue, demandant à juste titre ses collations. Dans ce cas, le pro de monde techno parle de la façon dont nous devrions utiliser l’automatisation comme la ressource principale pour accomplir les tâches banales de nos charges de travail. De l’entrée des données à l’organisation de feuilles de calcul, notre énergie humaine est répartie entre différentes tâches pour atteindre le niveau de réussite que nous souhaitons dans nos carrières. Au lieu de gaspiller notre énergie humaine à faire du Rouleau B, M. El-Barachi pense que ces technologies devraient en fait nous aider à maximiser notre travail. En d’autres termes, pendant que nos amis robots rassemblent les chiffres et créent les tableaux croisés dynamiques, nous, les humains dotés de cerveaux à la créativité infinie, utilisons ce travail achevé pour passer plus de temps à assembler les pièces du puzzle et générer du génie. Ce que nous devons comprendre et même visualiser, c’est que la puissance de ces machines peut contribuer à accentuer nos talents; elles ne pourront jamais réellement remplacer la touche humaine qui rend l’expérience d’un produit ou d’un service racontable.
Lorsqu’on lui demande comment les professionnels des RH peuvent présenter cette nouvelle réalité aux demandeurs d’emploi, l’entrepreneur est plus qu’heureux de donner son avis. « La première chose que je dirais, c’est qu’il faut bien formuler le terme… Nous sommes venus à redéfinir le terme d’automatisation, non pas comme le fait de faire son travail par des machines, mais plutôt de faire son travail à l’échelle, idéalement avec des machines. Parce que maintenant, 20, 30 ou 40 % de ce que vous faisiez auparavant, une machine le fait à moindre coût. Cela ne veut pas dire que je vous paie moins, cela veut simplement dire que vous produisez plus. »
Si ces nouvelles informations devraient donner de l’espoir aux professionnels des RH qui cherchent à recruter des talents, il est impératif de ne pas oublier que les humains que nous embauchons sont ceux avec lesquels nous voulons travailler à long terme. M. El-Bachari a ensuite expliqué ce qu’il fallait faire et ne pas faire en ce qui concerne les mots à utiliser dans votre CV pour vous décrire ou décrire votre profession. Un conseil en or: soyez sans prétention.
« Lorsque vous prenez du recul et que vous vous demandez comment vous devez vous décrire, il y a des titres qui se méritent et d’autres qui vous sont en quelque sorte accordés. Vous ne pouvez pas vous qualifier de visionnaire. C’est très pompeux de votre part. Ce que nous essayons de faire, c’est de trouver des personnes authentiques et modestes.» Ce qui compte le plus pour les employeurs et les recruteurs, c’est l’authenticité et la vérité derrière l’expérience. Plutôt que de se vanter de leurs antécédents professionnels, les demandeurs d’emploi devraient se présenter de la manière la plus honnête possible, tout en laissant entendre qu’ils vont donner le meilleur d’eux-mêmes.
Atteindre son plein potentiel n’a jamais été aussi facile. En tant qu’êtres humains, nous sommes au meilleur endroit dans le temps pour accomplir et réaliser ce à quoi nous aspirons. La technologie continue de progresser, tout comme notre intelligence. Comment pouvons-nous continuer à oublier que c’est nous qui sommes à l’origine de son évolution ? Tout comme nous continuons à créer d’incroyables opportunités d’emploi pour nous-mêmes, il est important d’utiliser nos ressources pour accentuer nos performances. Présenter des emplois en partenariat avec la puissance de machines exceptionnelles ne devrait plus effrayer les demandeurs d’emploi en leur faisant croire à un avenir dystopique menant au chômage, mais à un avenir radieux en partenariat avec la même technologie qui enrichit leurs talents et, bien sûr, les aide à livrer à grande échelle.